La France: Un rôle perdu en Syrie… et rattrapé en Égypte?

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                  Un rôle perdu en Syrie… et rattrapé en Égypte?

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Par: Chérif AMIR

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Toutes les puissances mondiales ont commencé à participer au nettoyage de la Syrie, chacune à sa façon. Dernièrement, la France a décidé de remplir son rôle traditionnel d’allié de Washington et a bombardé certains sites de l’État islamique en Syrie. Selon les responsables français, il s’agissait bien sûr de bombarder les camps dans lesquels des Jihadistes préparaient d’éventuelles attaques sur l’hexagone.

Toutefois, la France, ancienne puissance coloniale au Levant, a laissé un héritage culturel et linguistique impressionnant dans cette région, au point que toute l’élite culturelle comprend le Français à défaut de bien le parler. La France aurait dû exploiter cet avantage et jouer un rôle primordial de facto –comme elle le fait toujours en Afrique- dans le règlement d’un tel conflit. Mais la politique étrangère française dans le conflit syrien s’est avérée une sorte d’écho à ce que le résident de la Maison Blanche souhaite voir sur le terrain.

Le résultat en est que le président Al-Assad et les responsables syriens –dont beaucoup parlent la langue française et admirent la France- se sont sentis plus à l’aise pour confier ce conflit à la Russie, qui est de leur côté depuis le déclenchement de la guerre des terroristes contre Damas. Paris aurait dû être le centre des négociations et de résolution du conflit au lieu de se trouver aligné du côté d’Erdogan, d’Al-Saoud et du Qatar, tous des soutiens en argent et en armes de l’État islamique (EI) et des divers groupes terroristes dans la région. Les principes de la République française ne permettent pourtant pas que de tels pays deviennent un jour les alliés de la France.

Désormais, la grande Russie dévoile au monde le mensonge de ce que les médias appelaient « l’opposition syrienne modérée et pacifique ». Depuis quatre ans, il ne s’agit que d’un mythe, d’un mensonge délibérément injecté dans la conscience de la communauté internationale. Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergeï Lavrov, a même ironiquement appelé le Pentagone à indiquer les sites de « l’armée syrienne libre » pour éviter son bombardement, en ajoutant «… si déjà elle existait !!! ». Washington n’est probablement pas capable de nous montrer des images de cette armée modérée fictive, les seules preuves que nous détenons étant les lots d’armes américaines parachutés par erreur –malgré une technologie de précision- dans les camps de Daech (l’État islamique). Cette « erreur » s’étant répétée à plusieurs reprises, peut-être pourrions-nous conseiller aux Américains de solliciter la technologie russe ! En étant croyants, nous pourrions soutenir aussi la théorie selon laquelle les anges apportent, par ces lots d’armes, un support « logistico-spirituel » aux combattants de l’État islamique.

Bien que la politique étrangère américaine se soit décrédibilisée dans le conflit syrien en particulier et au Moyen-Orient en général, cela ne gêne nullement Washington, qui demeure une superpuissance habile à parvenir à ses buts. Le problème réside donc plutôt chez les Français, qui devraient mieux mesurer leurs positions et s’abstenir de suivre les Américains dans toutes leurs démarches.

Maintenant que la prépondérance dans la gestion du dossier syrien est perdue par Paris, il ne reste plus aux décideurs français qu’à agir comme le reste des pays de l’Union européenne, et d’attendre le showdown ou l’épreuve de force entre Moscou et Washington pour en déduire les conséquences géopolitiques.

Toutefois, l’influence militaire et stratégique de la France dans la région pourraient se concrétiser dans le cadre du partenariat avec l’Égypte. Actuellement, Le Caire est déterminé à reprendre le dessus dans les affaires au Moyen-Orient, surtout depuis le soutien accordé par Washington au mouvement terroriste des Frères musulmans et au froid qui s’est installé dans les relations entre les États-Unis et l’Égypte. Pourtant, l’ambition du nouveau leader égyptien, populaire et charismatique Abdel Fattah El-Sisi est de faire de son pays le centre du maintien de la paix et surtout de la sécurité dans la région, ainsi qu’un hub d’investissements entre l’Europe et l’Asie. Cet objectif s’appuie d’une part, sur la position géographique de la terre des pharaons, surtout après l’inauguration du nouveau canal de Suez, et d’autre part, sur le renforcement de sa présence militaire dans la région, grâce à l’achat des vingt-quatre rafales, de la FREMM et des deux fameuses navires Mistral. L’équipement de l’armée égyptienne devient ainsi la pierre angulaire d’un important rôle de la France dans l’avenir de la région et surtout dans le combat contre le terrorisme en Libye, afin de réparer le fiasco provoqué par Nicolas Sarkozy et Bernard Henri-Levy.

La France, à travers le partenariat stratégique et économique avec l’Égypte, réalisera plus que les Américains n’ont pu réaliser avec Moubarak. Les données du jeu dans la région ont changé drastiquement, et dans l’avenir proche, la carte géopolitique du Moyen-Orient changera radicalement, non-seulement en Syrie et en Irak, mais aussi en Arabie-Saoudite et en Turquie.

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